Spécificités laitières

Lactations 

  • Données FCL, 2014
  Lait en Kg par lactation TP (g/Kg) TB (g/Kg)
Lactations brutes 4240 32,5 36,7
Premières lactations 3850 33,0 37,6
Lactations corrigées 5052 32,6 36,8

Ces données sont à rapprocher des conditions de systèmes difficiles dans lesquelles le lait est produit : ainsi, tous les cheptels adhérents au Contrôle Laitier ont en moyenne un effet troupeau racial moyen négatif (-531), qui impacte négativement les résultats de performances laitières.

 

Entité concernée
Données: Bilan UPRA

Effectif VL pris en compte fin 2011 Lait
(corrigé (1))
Index Lait (2) Effet troupeau (3)
Contrôle Laitier
national
7351 4990 + 136 - 531
UPRA
Tarentaise
5485 5103 + 171 - 412
Eleveur A (Effet Troupeau très positif) 45 6827 + 246 + 1104
Eleveur B (Effet Troupeau neutre) 43 5400 + 148 + 20
Eleveur C (Effet Troupeau moyenne nationale upra) 80 4965 + 186 ­ - 521
Eleveur D (Effet Troupeau très négatif) 22 4001 + 312 -1707

(1) Lactation corrigée adulte: performance brute des femelles corrigée par des coefficients correspondant au numéro de lactation:

- 1,30 pour les primipares
- 1,17 pour lactation 2
- 1,10 pour lactation 3
- 1,00 pour lactation 4 et plus

Le but de cette correction est d’estimer le potentiel futur des animaux, afin de les comparer entre eux, quel que soit leur âge. L’avantage de ce calcul est aussi de pouvoir comparer d’une année sur l’autre les performances de son cheptel, malgré des taux de renouvellement différents: on ne défavorise pas, ainsi, les troupeaux qui souhaitent un fort taux de renouvellement, indispensable au progrès génétique du troupeau.

Lactation brute = lactation corrigée – 700 à 800 kg selon le pourcentage de primipares

(2) Index lait, exprimant le potentiel génétique lait du troupeau

(3) Effet troupeau: cet indicateur permet d'évaluer l'environnement du cheptel dans lequel sont produites les performances laitières: l'alimentation principalement, mais aussi les bâtiments, les périodes de vêlages, les pratiques de l'éleveur et toutes autres conditions d'élevage. Un effet troupeau positif exprime un environnement favorable à l’expression du potentiel génétique. Par contre, si cet indicateur est négatif, cela veut dire que les conditions d’élevage ne sont pas optimales pour que les animaux produisent du lait. Cette valeur ne remet pas en cause la valeur génétique du troupeau.

Le réel potentiel de la race doit s’apprécier dans des conditions dites « normales », avec un effet troupeau neutre (éleveur B) : à ce moment là, les vaches tarines produisent 5400 Kg de lait corrigés adultes, soit environ 4500 à 4700 Kg de lait brut.

Dans des conditions favorables (ex : éleveur A : effet troupeau de + 1104 ; index lait également positif), les 6000 Kg de lait brut par vache sont approchés.

  • 3,1 lactations en moyenne (FCL 2014)
  • La race Tarentaise aurait une courbe de lactation similaire aux autres races, avec des lactations plus courtes (Coulon et D'hour, 1994; Coulon et Al, 1997).


Caractéristiques physico-chimiques du lait  

Les éleveurs le disent : la race Tarentaise a un lait de bonne qualité, adapté pour les fabrications fromagères.

 


1) Des protéines intéressantes et spécifiques

 

La caséine Kappa : une caséine intéressante pour les rende­ments fromagers

Il existe 3 variants ou allèles de cette caséine : A, B, C.

Nb Date A B C
286 1967 63 37 /
328 1989 50 41 9
100 2009 42,5 47 10,5
 
 

 Le variant B est présent à une fréquence de 47% dans la population femelle tarine.

Le variant C de la Kappa n’est pas retrouvé au niveau des autres races bovines et est présent à une fréquence de 10,5% dans la population femelle tarine.

 

 

=> Des variants de caséines qui permettent d’avoir plus de fromages pour une même quantité de lait et une teneur en protéines égales.
 

 


La caséine Bêta : une caséine intéressante pour le goût des produits

La caséine Béta C est une caséine spécifique à la race Tarentaise, qui contribue au goût typique des produits (Beaufort…), mais qui peut poser des problèmes de fabrication en quantité trop importante (pertes de matière grasse notamment)

Nb

Date A1/A2 B C
286 1967 26 / 59 4 11
328 1989 27 / 54 2 17
100 2009 57,5 / 36,5 / 6

(Sources : Nuyts-Petit, 1991 ; Macheboeuf et al, 1993 ; Delacroix Buchet et Marie, 1994, Marie et Delacroix Buchet, 1994, INRA, 1997)

Les méthodes d'analyses ont évolué entre 1967 et 2009 et ont mis en évidence de nouveaux variants de caséines non caractérisés. C'est le cas par exemple pour la caséine Béta C.

 

 

2) Des teneurs en matières grasses spécifiques

Quel que soit le régime alimentaire, la composition en acides gras des laits de vaches de race Tarentaise présente des particularités très intéressantes, et notamment une teneur très faible en acide gras palmitique (*) par rapport aux autres races (Ferlay et Al, 2005).

(*) acide gras insaturé, ayant de possibles effets athérogènes, c'est-à-dire qui génère ou qui facilite l’apparition de lésions de la paroi des artères (lésions accompagnées de dépôts lipidiques).

  Aptitude à la traite  

Sur un panel de 293 éleveurs interrogés, la race Tarentaise est considérée comme identique au niveau de la traite, comparative­ment aux autres races (Quadrigat, 2005).

Les progrès de la sélection génétique au niveau des mamelles sont par ailleurs remarquables.

En 2012 et 2013, le progrès génétique réalisé par la race Tarentaise sur la Vitesse de Traite est le plus élevé des 8 races laitières françaises.

 

  Plus de lait à l'hectare 

Les petites vaches valorisent mieux les parcelles pâturées que les grandes vaches (plus de lait produit à l'hectare).

D'après un essai suisse, un lot de vaches de petit gabarit valorise mieux les parcelles pâturées qu'un lot de grand gabarit (résultat préliminaires sur systèmes néo zélandais, réussir lait élevage, février 2004).

La comparaison portait sur 13 vaches de type lourd et grand (726 kg) avec 16 petites vaches (558 kg). Le nombre de vaches de chaque lot différait car le potentiel laitier de chaque vache de petit gabarit était plus faible que celui des vaches de grand gabarit. Le but était d'avoir la même quantité de poids vif par Ha. Chaque lot a disposé de la même surface herbagère en taille et qualité.

Les productions et ingestions des vaches de petit gabarit apparaissent moins élevées que celles du lot grand gabarit.

Mais dans de tels systèmes de production, la productivité des surfaces importe plus que la productivité des animaux. Ramenée à la surface disponible, c'est en fait la production du lot de petit gabarit qui se montre la plus élevée, avec 283,8 kg de lait produit par lot et par jour contre 272,8 pour le lot grand gabarit.